La pleine lune du 26 décembre 2023 est

Celle-Qui-Raconte

Nous avons vu, nous avons écouté, maintenant il est temps de parler. Qu’avons-nous à dire?
Prenons le temps d’écouter notre propre parole. Sommes-nous en accord avec nos dires? Que taisons-nous? Nous arrive-t-il de mentir?

Comment comprenons-nous les histoires qu’on nous raconte? Avons-nous conscience que TOUT est dans la façon de raconter? Savons-nous reconnaître la manipulation narrative ? Celle des autres? La nôtre?

À l’heure des médias sociaux, de l’information en continue, de la censure et du pouvoir qu’apporte le contrôle de l’information, savons-nous discerner ce qui est propagande ? Comment se faire une idée juste de ce qui nous est raconté?

Cette lune nous apportera donc quelques défis.

Pleine lune-Celle qui voit loin

Crédit photo : Carole Poirier, bien sûr!

Celle-Qui-Raconte, se raconte et raconte les histoires de son clan.

Depuis la nuit des temps nous nous racontons. Nous racontons nos chasses, nos souvenirs, nos rêves, nos peurs, nos espoirs, notre vie. Nous racontons des mythes et des légendes sensés contenir des sagesses, des observations du monde, des valeurs à embrasser, des chemins à suivre.
Nous racontons à nous-même des histoires…l’histoire de notre vie, revisitée maintes et maintes fois et qui, parfois à notre insu, se transforme, s’éloigne de plus en plus des faits pour s’adapter à notre perception des faits, notre émotion des faits, nos croyances et interprétations de ces mêmes faits. Si bien que deux personnes ayant vécu une même histoire ensembles ne la racontent pas du tout de la même façon.

Nous devons prendre conscience du rôle que nous jouons dans l’Interprétation de notre vie.

Sinon, nos épreuves ne pourront pas se métamorphoser en sagesse, elles demeureront les preuves accablantes de notre malheur et les raisons pour lesquelles, bien que le temps ait passé, nous ne puissions toujours pas retrouver la Joie.
Combien de justifications à nos malheurs sommes-nous prêt(e)s à entretenir?
Pourquoi rester malheureux(se)? Pourquoi triturer nos blessures et donner tant d’énergie à nos «problèmes»?
À quoi bon rejouer sans cesse en nous de ce film dont nous sommes les infortuné(e)s, dont le destin funeste n’apportera pas de résolution ni de bonheur durable?

À l’inverse, la grandiosité de certaines histoires qu’on se raconte ou qu’on nous raconte devrait aussi nous interpeller…

Nous pouvons nous raconter autrement

Nous pouvons changer l’histoire de notre vie. Après tout, ce n’est qu’une histoire. Une histoire pas si différente de celle des autres humains sur la terre. Souvent, une histoire meilleure et plus facile que celle bien d’autres. Une histoire dans laquelle je peux aussi devenir l’héroïne, le héros. La personne courageuse qui a su traverser des épreuves tout en gardant son coeur encore battant dans sa poitrine; en gardant la possibilité de s’émerveiller et d’avoir toute la reconnaissance d’être simplement en vie malgré tout.
Nous qui aimons tant les histoires des Héros triomphants, des Héroïnes victorieuses, que la destiné ne peut abattre, que le malheur ne peut envahir totalement et qui émergent sages et fort(e)s des défis qui ont jalonnées leurs vies…
Pourquoi ne pas regarder notre propre histoire comme une aventure passionnante, pleine de rebondissement, dont notre âme se délecte sachant très bien que ce n’est qu’un film?

Racontons-nous autrement et nous verrons notre regard sur notre vie changer et nos blessures enfin se refermer.
Devenons auteur et acteur de notre parole, afin que nos actes suivent nos dires.
Apprenons aussi la valeur d’un silence.
Et surtout, sortons des critiques et jugements internes et externes qui empoisonnent la vie.

Dans «Les accords Toltèques», Don Miguel Ruiz nous mentionne cette règle:

«Être Impeccable avec Sa Parole»

 

Nous devons devenir conscient de notre parole

Mais aussi des mots que nous utilisons, de ceux que nous acceptons à l’intérieur de nous. Parfois les mots sont d’une grande violence et il est de notre responsabilité de ne pas les laisser pénétrer en nous et de ne pas les envoyer vers l’autre.

Se raconter tel que nous sommes, trouver la parole essentielle, celle qui ouvre vers l’autre et l’invite à nous rejoindre. Celle qui élève l’âme des enfants, les encourage et les console. Celle qui parle vrai sans fausse pudeur, juste pour raconter notre vérité.

Oser dire, dans un partage de notre être et retrouver la parole naïve et vraie de l’enfant, sortir des méandres de certaines politesses pour se rencontrer sans jugement et se raconter sans peur.

Ne plus maudire (mal-dire); sortir des commérages et ne plus participer à ces échanges malsains qui consistent à parler en mal des absents.

Usez sans restrictions de bénédictions (bien-dire). Ne mésestimons pas le pouvoir d’un bon mot, qui encourage et qui soutient. Combien d’entre-nous doivent le retour de l’espoir dans leur vie grâce à une parole bienveillante ?

Celle-Qui-Raconte, c’est la voix de notre coeur qui cherche une parole…