Pleine lune du mois

 

Nous entrons maintenant dans la lune de

La femme du soleil couchant

Cette lune nous invite a entrer en nous-même et utiliser notre capacité d’introspection afin de regarder nos cycles répétitifs.

Le soleil couchant, l’Ouest, est la direction de l’automne, du crépuscule, de la lumière qui décline et prépare au repos. L’ours se prépare à entrer dans sa caverne, il en est à ses derniers préparatifs.

L’Ouest nous permet de contempler la journée qui s’achève, la saison qui s’achève et même notre vie qui s’achève avec un sentiment d’accomplissement. Une journée bien accomplie, où nous avons fait de notre mieux sans complaisance.

Notre oeil intérieur peut se sentir satisfait, «content», comblé.e. Il en va de même pour une saison qui prend fin ou pour notre vie qui arrive à son terme.

Cette lune nous confronte à la FIN, à tout ce qui a besoin de se terminer. Elle nous parle de la mort. La nôtre et celles des autres. Petites morts de l’automne où nous rentrons dans nos racines pour nous recouvrir de neige et attendre le renouveau. Ou bien mort définitive, où nous serons séparé(e)s de tout ce que nous avions connu pour entrer dans le Grand Mystère. Et ce n’est qu’en passant la porte, que nous verrons que nous connaissions bien cet endroit. Ce lieu et ce temps d’où nous sommes issu(e)s, où nous sommes connu(e)s.

Pour pouvoir nous incarner dans ce monde de l’ombre qu’est notre monde, il nous a fallut nous «endormir» et rêver. Dans les traditions autochtones, mourir revient à se réveiller enfin dans le monde Réel où nous nous retrouvons pleinement nous-mêmes et retrouvons ceux et celles que nous avons toujours connus.
Dans la tradition juive, un ange vient poser son doigt sur nos lèvres juste avant notre naissance afin que nous oubliions le monde de l’Esprit d’où nous venons.Alors, aux portes de la mort, toute cette connaissance nous revient.

Apprendre à bien terminer les choses du quotidien c’est déjà se préparer à mourir.
Ainsi, si chaque jour j’apprends à être satisfait(e) de que j’ai pu accomplir, que je jette un regard bienveillant sur mon passé, alors il en ira de même pour ma vie. C’est mon quotidien qui informe mon futur, c’est le chemin qui parle de la destination. Comment espérer des jours meilleurs dans un avenir hypothétique si nous n’apprécions pas déjà notre présent? Pourquoi remettre à plus tard, dans un ailleurs, la gratitude que nous pourrions ressentir dès à présent?

Nous sommes dans une société de rapidité, où il devient difficile de s’arrêter et ou ne rien faire équivaut à être inefficace, à perdre du temps. Cela cultive en nous une insatisfaction perpétuelle et une impatience envers nous-même, les autres et la marche de l’Univers. Cela remet sans cesse à plus tard la possibilité du bonheur: nous pourrons être heureux.ses quand nous serons à tel endroit de notre parcours, dans notre avenir: quand nous serons riche, maigre, à la retraite, en voyage, avec les enfants partis de la maisons… et cet ailleurs-plus tard n’arrive jamais car un nouvel ailleurs-plus tard se met aussitôt en place à l’instant même où nous arrivons enfin à destination ! Ou bien nous vivons une déception car ce moment ne ressemble pas à ce que nous avions imaginé…

 

Crédit Photo : Carole Poirier

Lenteur, paix et tranquillité

Comment recevoir la sagesse de l’Esprit si je n’ai plus le temps de m’arrêter pour l’écouter?
L’Ouest et la Femme-Du-Soleil couchant, nous prépare au repos, nous invite à ralentir notre rythme, à nous mettre en phase avec la nature qui, elle aussi, se prépare au sommeil. Elle nous parle de nous pelotonner avec bonheur dans des couvertures à boire du silence chaud et à contempler plein de vide.

L’Univers, qui nous unit vers le grand Tout est un mouvement, il est en mouvement; pas forcément une course effrénée. En fait c’est tout l’inverse. Retrouvez le pas lent, la convivialité sans empressement, le plaisir de ce qui est juste assez, de ce qui est suffisant.

Ainsi vous retrouverez la gratitude envers l’abondance de la Terre-Mère car cette gratitude nous comble et nous invite au partage, à la confiance, à la sécurité.
Regardez autour de vous, la table est pleine. Elle l’a toujours été. Ce n’était que votre peur qui vous empêchait de le voir.

La nuit qui tombe a le don de raviver nos peurs; ne les laissez pas distiller leurs poisons dans votre oreille. Laissez-vous plutôt enchanter par le murmure du vent et laissez-le vous traverser en emmenant avec lui toutes vos peurs.

Contemplez sereinement vos accomplissements d’aujourd’hui.
Cultivez la paix, la tranquillité.
Soyez satisfait(e).
Prenez du plaisir à partager et de la joie à Être.
Remerciez pour tout ce que vous avez, et tout ce que vous n’avez pas.
Dites merci devant un bol vide: la vie écoute.

Ho!